
Le micro potager est une technique de culture inspirée du Keyhole garden, appelé aussi jardin solaire. C’est un potager surélevé, qui associe un espace de culture à un composteur. Ce système est particulièrement adapté aux petits jardins urbains, où il n’y a pas assez de place pour installer un potager traditionnel.
Légumes urbains expérimente des techniques de cultures potagères en ville, à découvrir sur notre site legumesurbains.fr.
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Planifier les cultures et les associer.
La surface de culture du micro potager est limitée : dans notre cas, la surface disponible est inférieure à 3 m². Il faut donc employer une technique de culture optimisant l’espace, tout en maintenant des récoltes relativement abondantes. Un micro potager ne vous garantira pas une autonomie légumière. Néanmoins, bien entretenu et correctement planifié, il apportera un bon complément, en particulier pour les légumes de printemps et d’été.
Généralement, entretenir un potager traditionnel requiert beaucoup d’attention. Dans le cas d’un micro potager, sa surface restreinte, associée à une planification des semis et des cultures, réduit le temps nécessaire à son entretien. La clef d’un micro potager réussi, même avec peu d’heures par semaine à y consacrer, réside dans l’organisation des semis, du repiquage des plants et des récoltes de légumes. Déterminez précisément les plantes potagères que vous souhaitez cultiver, en choisissant des légumes adaptés au climat de votre région. Quelques idées de légumes cultivables en micro potager sur ce lien.
Maintenant que vous avez choisi les légumes à cultiver, il faut organiser la zone de culture de manière à optimiser l’espace disponible. Pour cela, on va utiliser un principe de permaculture : l’association et le regroupement des cultures.
En effet, dans la nature, le sol n’est que rarement à découvert et la monoculture n’existe pas. Les plantes s’associent et poussent à des niveaux différents : les arbres, les arbustes, les buissons puis au sol, les vivaces. Un sol recouvert de végétation permet de limiter l’évaporation de l’eau, favorise la vie organique et entretien le développement de la faune.
Si tout l’espace de votre micro potager est recouvert de plantes potagères à différentes hauteurs, vous limiterez les apports en eau, les plantes seront moins sensibles aux ravageurs et maladies et vous n’aurez ni à désherber ni à travailler le sol. L’espace doit être organisé de manière à ce que chaque plante ait un accès suffisant à la lumière.
Les schémas ci-dessous présentent l’occupation de la surface de culture de notre micro potager et la planification des semis. Pour chaque mois de l’année, on attribue un emplacement aux plants, dont les semis ont été réalisés quelques semaines en amont. Dans le cas des radis, des haricots verts et des betteraves, les semis seront réalisés directement dans l’espace de culture.


Le schéma de plantation prévoit de transplanter en premier les plantes à tiges (tomates, aubergines, et poivrons). On place le plant de courgettes sur le bord du micro potager, de manière à ce qu’il s’échappe de l’espace de culture afin de ne pas étouffer les autres plantes potagères. Puis, deux à trois semaines après, on sème les haricots verts nains au pied des plantes à tiges, on repique les salades, puis on sème les radis et les betteraves. Ainsi la totalité de l’espace de culture est occupé.


Lorsqu’au mois de juin juillet et août les températures sont trop élevées pour les haricots radis et betteraves, on ne conserve en place que les légumes de plein soleil. On applique alors sur la surface de culture libre, un paillage avec de l’herbe tondue afin de limiter les déperditions d’eau. Puis, fin août, début septembre, on peut lancer une nouvelle culture de haricots, radis et betteraves et enfin, planifier les cultures d’hiver.


Les cultures du micro potager doivent être adaptées aux conditions climatiques : à vous de planifier et de déterminer vos cultures en fonction de vos goûts et du climat de votre région. Chez nous, en région toulousaine, les mois de juin, juillet et août peuvent être très chauds. Notre micro potager est orienté Sud Est et entouré de murs blancs. Durant ces trois mois de chaleur, parfois intense, seules des plantes dites de plein soleil résistent. La culture de légumes moins résistants à la chaleur ne s’envisage qu’au printemps, en fin d’été et en automne.
Réaliser ses semis .
Le semis se réalise de deux façons : soit directement en pleine terre, soit dans un contenant. On réalise le semis en pleine terre pour les plantes à croissance rapide et à forte densité, comme les haricots et les pois ; ou bien pour les légumes comme les radis, betteraves et carottes, dont la racine pourrait s’abîmer ou se déformer lors de la transplantation. En revanche, on réalise des semis en pots lorsqu’il faut reproduire artificiellement des conditions idéales à la germination des graines. Le semis en pot permet à la plante de gagner en précocité et de se développer dans des conditions plus favorables qu’en pleine terre, sans la concurrence de plantes « indésirables » et sans aléa climatique.
Pour germer puis lever, vos graines ont besoin d’eau, de chaleur, de lumière et d’un terreau adapté. Utilisez de l’eau toujours à température ambiante et privilégiez la lumière naturelle aux lampes de culture. La température idéale de germination des plantes potagères, dites de soleil (courgettes, aubergines, poivrons, tomates, melons) est comprise entre 20 et 25 °C. Le persil, les laitues, l’épinard, la betterave, les poireaux ou les choux se contentent d’une température comprise entre 10 et 20 °C. En dessous de 5 °C peu de graines germent et, à contrario, une température trop élevée peut inhiber la germination. Consultez nos fiches légumes et fiches aromatiques pour connaitre les températures recommandées pour chaque espèce.
Avant toute chose, procurez-vous les graines nécessaires à la réalisation des semis, en jardinerie ou auprès de grainetiers. La durée de vie des graines est variable d’une espèce à l’autre. En règle générale, les graines achetées dans le commerce, conservent entre trois et cinq ans un taux de germination correct. La date d’expiration donnée sur le sachet n’indique pas que les graines ne germeront plus. Elle signale simplement que, passé cette date, le fabricant ne garantit plus le taux de germination.
Cette année nous avons planifié les cultures suivantes, pour une mise en place au début du mois d’avril (nous sommes en région Toulousaine) :
1 pied de courgette – 4 plants de tomates – 1 plant de tomates cerises – 2 plants de poivrons – 2 plants d’aubergines – 1 plant de piment de Cayenne – 3 plants d’œillet d’Inde – 4 plants de laitues. Les semis de haricots, betteraves et radis seront réalisés directement pleine terre.

Inventaire des graines et préparation des tubes à semis.

Les tubes à semis prêts au remplissage.

Remplissage des tubes.
En ce mois de février, les températures sont trop fraiches pour réaliser les semis à l’extérieur. Nous allons les installer dans une mini serre, placée à proximité d’une fenêtre et sur un radiateur réglé à basse température. La mini serre permet de conserver la chaleur et l’humidité nécessaire à la germination. Nous avons vu que les graines de tomates, poivrons et aubergines, germent entre 20 et 25 °C. Si la température est trop fraiche, vos graines ne germeront pas (en particulier dans le cas des aubergines), ou alors, la levée de vos semis prendra beaucoup de temps. Au-delà de trois semaines, il est peu probable que le semis lève.
Les semis sont réalisés dans des tubes en cartons, récupérés de rouleaux d’essuie tout. Ces tubes sont remplis de terreau à semis, à la surface desquels on répartit trois à quatre graines pour chaque type de plante. Lorsque les plantules seront sorties, seule la plus résistante du tube sera conservée.

On sème les graines et on les recouvre de quelques millimètres de terreau.

Arrosage au vaporisateur.
Pour réussir vos semis, privilégiez un terreau à semis car il est enrichi des nutriments dont vos plantules auront besoin pour bien se développer. Arrosez avec un vaporisateur formant une légère pluie. L’eau doit être à température ambiante afin d’éviter de stresser les plants. Veillez à ce que la terre soit toujours humide, comme une éponge essorée.

On installe la mini serre à la lumière et proche d’une source de chaleur.

Premiers cotylédons.
Une fois le semis levé, le tube en carton et sa plantule peuvent être retirés de la mini serre et installés derrière une fenêtre, afin d’augmenter la luminosité captée et ainsi éviter que les semis « filent ». En effet, si les plants ne reçoivent pas suffisamment de lumière, leur tige va s’allonger au détriment de la pousse des feuilles.

On éclaircit le semis en retirant les plantules surnuméraires.

Les semis « filés » sont récupérables, en les transplantant dans un pot de culture. Enterrez, dans du terreau à semis, la tige « filée » quelques centimètre en dessous des cotylédons : le plant va naturellement créer des racines au niveau de la partie de la tige enterrée.

Plant de courgette « filé ».

Repiquage en pot de culture du semis « filé ».

Plant rempoté avec tige enterrée.
Lorsqu’une à deux vraies feuilles se sont formées sur vos plants (sans compter les cotylédons), il est temps de les sortir de leurs tubes en carton pour les transplanter dans des pots de culture plus grands (Diamètre 10 cm ou 8×8 cm). Pour cela, conservez la motte de terre contenue dans le tube en carton et placez là dans le nouveau pot. Les pots de culture peuvent être récupérés dans des jardineries ou auprès de fleuristes. Vous pouvez également utiliser des pots de culture en tourbe mais ils ont tendance à absorber l’eau contenue dans le terreau de culture et à se dessécher. Les tubes en cartons usagés peuvent être placés dans votre composteur. Lors de belles après-midi ensoleillées avec une température supérieure à 15 °C, vous pouvez sortir vos jeunes plants à l’extérieur, en les plaçant à la lumière mais à l’abri du vent. Cette opération leur permet de s’acclimater progressivement et de limiter leur stress lors du repiquage.
Quatre à six semaines après leur mise en pots, vos plants seront suffisamment robustes pour être repiqués dans le micro potager. En mars, un mois environ avant de transplanter vos plants de légumes, préparez le sol de votre micro potager. Binez légèrement la surface et mélangez les paillages d’hiver à la terre. Récupérez le contenu de la partie du composteur en mûrissement et étalez le compost sur la surface du micro potager. Avec une binette, mélanger le compost à la terre et au paillage de surface. Laissez la terre sans couverture végétale : les premiers rayons de soleil vont venir la réchauffer et relancer l’activité biologique endormie par le froid hivernal. Lorsqu’aux mois d’avril/mai vous transplanterez vos plants de légumes, la terre réchauffée permettra un enracinement et un développement plus rapide, tout en limitant le stress de la plante.

Rempotage d’une plantule de tomates.

Plants rempotés.

Plants derrière une baie vitrée.

Les prochains articles aborderont la question du compostage : comment bien réussir son compost dans son micro potager. Nous vous donnerons également des nouvelles de la transplantation des plants et de leur culture. Nous vous souhaitons de belles réussites dans vos semis et vos futures cultures.
Pour tous renseignements complémentaires concernant le micro potager, n’hésitez pas visiter notre site internet legumesurbains.fr

2 replies on “Planifier les cultures du micro potager et préparer ses semis.”
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