Le règne végétal est extrêmement vaste et ressence environ 10 000 espèces de mousses, 20 000 espèces de fougères, 900 espèces de conifères et 300 000 espèces de plantes à fleurs. Les plantes représentent 80 % de la biomasse de la planète. Donner une définition scientifique des végétaux est complexe mais nous pouvons dire que les plantes sont des organismes possédant des racines et une partie aérienne, qui se développent et se maintiennent en vie par la photosynthèse. Fixées au sol par leurs racines, les plantes sont très dépendantes de leur environnement immédiat.
Elles ne possèdent pas de système nerveux mais ont une mémoire immunitaire et réagissent à des stimuli. Certains chercheurs en neurobiologie végétale estiment que les végétaux possèdent un cerveau « diffus » et non pas concentré en un seul organe, comme chez les animaux. Les plantes sont classées selon différents règnes, principalement les bryophytes (mousses) les ptéridophytes (fougères) et les spermatophytes avec les gymnospermes (les conifères, les cycadales le Ginkgo) et les angiospermes (les plantes à fleur).
Les angiospermes.
Les plantes potagères et aromatiques appartiennent au règne des angiospermes. Il s’agit de plantes à graines dont l’ovule, une fois fécondé, se transforme en fruit.
Les angiospermes se divisent en deux classes : les monocotylédones et les dicotylédones.
En effet, au stade embryonnaire, une plante possède une ou deux feuilles primordiales appelées cotylédons.
Les plantes potagères sont donc des monocotylédones et dicotylédones comestibles, classées principalement dans les familles botaniques suivantes :
Les Alliacées
Oignon – Echalotte – Poireaux
Les Astéracées
Laitue – Estragon – Pissenlit
Les Apiacèes
Carottes – Panais – Cèleri rave – Persil
Les brassicacées
Choux pommés – Brocolis – Choux fleur
Les Chénopodiacées
Betterave – Epinard – Poirée
Les cucurbitacées
Courgette – Concombre – Melon
Les Fabacées
Haricots – Pois
Les lamiacées
Basilic – Thym
Les Poacées
Maïs
Les Polygonacées
Oseille
Les Solanacées
Tomate – Pomme de terre – Aubergine – Piment – Poivron
Les Valérianacées
La mâche
Anatomie des plantes.
En règle générale, les plantes possèdent des racines, une tige et des feuilles. Les fleurs, une fois fécondées, vont produire des fruits.
L’anatomie des plantes varie en fonction de leur classe : les racines, les tiges et les feuilles diffèrent chez les dicotylédones et les monocotylédones.
Les racines.
Il s’agit de la partie souterraine de la plante. Les racines permettent l’ancrage du végétal et absorbent l’eau ainsi que les sels minéraux présents dans le sol.
Les racines secrètent des substances et enzymes contribuant à la création du sol. Elles permettent également de l’aérer et de le structurer, tout en participant à la création d’humus. Aussi, dans le micro potager, on ne n’arrache pas les racines : elles sont laissées en place alors que la tige du végétal est coupée au niveau du collet.
Les racines se composent d’une assise subéreuse, qui est la partie la plus ancienne de la racine. L’assise subéreuse supporte les racines secondaires et les radicelles. Les racines présentent différentes anatomies :

Les racines pivotantes.
La racine principale est beaucoup plus importante que les racines secondaires. Elle s’enfonce profondément dans le sol pour aller chercher l’eau en profondeur. Les racines pivot se rencontrent essentiellement les dicotylédones.

Les racines adventives.
Elles peuvent se former ailleurs qu’à la base de la tige, notamment sur les entre nœuds des tiges rampantes. C’est le cas des fraisiers, ou du lierre.

Les racines tubérisées.
Elles servent à stocker les réserves en sucres de la plante. Lorsque la partie aérienne meurt, la plante va utiliser les nutriments stockés pour se nourrir, produire une tige et des fleurs. Les radis, la betterave, les carottes, le panais sont des racines tubéreuses.

Les racines fasciculées.
Ce sont des racines plutôt fines où la racine principale ne se distingue pas des racines secondaires. Elles restent à la surface du sol. Ce système racinaire se rencontre chez les monocotylédones comme le blé ou le maïs.
Les tiges.
La tige prolonge généralement la racine et porte l’appareil caulinaire de la plante, c’est-à-dire les branches et les rameaux. La tige soutient la plante mais surtout transporte les éléments nutritifs entre racines et feuilles. Les tiges peuvent ligneuses, c’est-à-dire constituées d’un tronc et de branches ou herbacées. La plupart des tiges de potagères sont herbacées, c’est à dire de faible épaisseur, vertes et souples.
A l’intérieur, la tige comprend deux types de « vaisseaux » le xylème, qui transporte l’eau et les sels minéraux des racines vers les feuilles, et le phloème qui distribue les sucres fabriqués par la photosynthèse.
Les tiges comprennent, à leurs extrémités et au niveau des nœuds, des cellules appelées méristèmes. Ces cellules sont indifférenciées et se spécialisent, au fur et à mesure de la croissance de la plante, en produisant tige, bourgeons et feuilles. Les méristèmes sont aussi présents aux extrémités des racines : ils permettent une croissance quasi infinie des végétaux.
En coupant l’extrémité de la tige principale de vos plantes, vous coupez le méristème apical : la tige ne poussera plus. En revanche, les méristèmes secondaires, au niveau des nœuds, vont prendre le relais et des rameaux axillaires vont apparaitre. Lorsqu’on taille une plante, on laisse généralement quelques nœuds afin de développer sa ramification pour multiplier feuilles, fleurs et fruits. Si vous coupez les méristèmes, vous limiterez la croissance de votre plante. Ainsi, vous pouvez donner des formes ou déterminer la taille de vos végétaux en coupant au moment opportun des tiges et rameaux, ou encourager leur pousse en hauteur.
Les tiges peuvent être :
- Dressées : elles poussent à la verticale.
- Grimpantes : elles s’accrochent verticalement à un support.
- Rampantes : elles s’étalent au sol et ne montent pas ou peu.
- Cladodes : elles ont l’apparence d’une feuille et assurent la photosynthèse et le stockage de nutriments. On les trouve sur les cactus genre Opuntia.
- Volubiles : elles s’enroulent au tour d’un support.
- Succulentes : charnues et gorgées d’eau chez les plantes adaptées à la sécheresse.
- Souterraines ou cormus : ces tiges sont des organes souterrains de réserve comme dans le cas des pommes de terre ou des oignons.
- Rhizome : ces tiges sont souterraines et allongées poussant à l’horizontale. Elles présentent des feuilles en formes d’écailles. Pendant l’hiver, seul le rhizome subsiste. Au printemps, les réserves contenues dans le rhizome sont utilisées pour former de nouvelles tiges et feuilles aériennes.
- Tubercule : ce sont des portions de tige hypertrophiés qui accumulent des réserves.
- Bulbe : tige souterraine dont les feuilles charnues servent de stockage. L’hiver la partie aérienne de la plante disparait.
- Acaules : ce sont des plantes sans tige ou avec une tige très réduite. Les feuilles apparaissent au sol comme dans le cas des laitues ou des radis.
Les feuilles.
Les feuilles constituent de véritables laboratoires dans lesquels la sève brute se transforme en sève élaborée. Les feuilles sont composées de deux faces, leur forme aplatie leur permet de capter le plus de lumière possible pour réaliser la photosynthèse.
Anatomie d’une feuille :
Les feuilles sont classifiées selon leur durée de vie :
- Feuilles caduques qui tombent à l’automne
- Feuilles persistantes qui subsistent plusieurs années
- Feuilles marcescentes qui changent de couleur en automne et tombent lorsque les nouvelles feuilles poussent.
On les classifie également selon la forme de leur limbe, la présence où l’absence de pétiole, selon leurs nervures et selon leur disposition sur les branches.
Une feuille possède un épiderme supérieur et inférieur. Ces épidermes sont recouverts de cuticule, une substance cireuse imperméable à l’eau et à l’air. Des pores parsèment l’épiderme : ce sont les stomates qui permettent les échanges gazeux (absorption de gaz carbonique et rejet d’oxygène).
Entre les épidermes, le mésophylle constitue le tissu le plus important de la feuille. Il renferme des cellules contenant les chloroplastes, remplis de chlorophylle, et permettant la photosynthèse.
Les feuilles sont parcourues par des nervures renfermant les faisceaux vasculaires. Ces faisceaux vasculaires comportent des xylèmes, transportant l’eau et les sels minéraux (la sève brute) et les phloèmes, transportant la sève élaborée résultant de la photosynthèse. La morphologie des feuilles diffère entre les monocotylédones et les dicotylédones : leurs organisations internes ne possèdent pas tout à fait les mêmes caractéristiques quant à la répartition des stomates ou à l’emplacement des nervures.
Les feuilles constituent un moyen de défense des plantes. Chez les épineuses, leurs feuilles en épines limitent des déperditions d’eau. Cette forme en épine résulte d’un mécanisme de défense contre la sècheresse et contre les herbivores. D’autres plantes fabriquent, dans leurs feuilles, des composés amers, indigeste ou toxiques, repoussant les animaux. Certaines, comme l’ortie, ont des glandes secrétant des produits urticants.
Les feuilles peuvent aussi constituer des réserves nutritives pour les plantes. Par exemple, les écailles de l’oignon sont en fait des organes de réserves.
Les fleurs.
Les fleurs sont le siège de la reproduction chez les plantes. La majorité des fleurs sont hermaphrodites avec des organes reproducteurs mâles et femelles. Certaines plantes, comme les courgettes, sont monoïques : elles possèdent des fleurs mâles et des fleurs femelles. D’autres, comme les asperges sont dioïques : les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées sur des plants différents.
Les sépales et pétales sont les parties stériles de la fleur : les couleurs des pétales attirent les insectes, la forme des pétales leur servant de support. Les étamines sont les organes mâles des fleurs. Leurs anthères contiennent le pollen. Le pistil, composé de l’ovaire, du style et du stigmate en sont les organes femelles. Les grains de pollen vont pénétrer le stigmate et le style pour féconder les ovules, contenus dans les ovaires. L’ovule fécondé va grossir et former un fruit contenant des graines.

Anatomie d’une fleur.
Les fruits.
Les fruits résultent de la transformation de l’ovaire d’une fleur fécondée : les graines des fruits sont le résultat de l’évolution des ovules. On distingue de nombreuses variétés de fruits.
Les fruits simples :
Lors de la formation du fruit, la paroi de l’ovaire qui donnera la peau du fruit, aussi appelée péricarpe, va se modifier en un fruit charnu ou en un fruit sec.
Les fruits charnus :
Le péricarpe devient épais, juteux et se gorge de réserves. On distingue les baies, ou fruits à pépins comme les tomates, le raisin ou les agrumes, des drupes, qui sont des fruits à noyaux comme les cerises, les pèches ou les prunes. Les baies possèdent plusieurs graines tandis que les drupes n’en ont qu’une seule : leur noyau.
Les fruits secs :
Le péricarpe se dessèche, devient fibreux et dur. On distingue les fruits secs indéhiscents qui ne s’ouvrent pas pour libérer leurs graines (les glands, les noisettes, les châtaignes, les grains de blé) et les fruits secs déhiscents qui s’ouvrent à maturité pour libérer les graines (les gousses de haricots ou de vanille, les capsules de pavot, la moutarde).
Les fruits multiples :
Dans certains cas, une seule fleur peut produire plusieurs fruits comme par exemple, la mûre ou la framboise qui sont composés de multiples drupes.
Les fruits complexes :
Ces fruits intègrent en plus de l’ovaire d’autres parties de la fleur. Par exemple, chez les fraises, la fleur se développe et produit la partie charnue du fruit. Les graines sont à la surface du fruit. Dans le cas des pommes ou des poires, l’ovaire est soudé au réceptacle floral : la fleur entière se transforme en fruit et non pas seulement l’ovaire, comme dans le cas des baies.
Les fruits composés :
Composés de plusieurs fleurs complètes, on appelle ces fruits infrutescence : les parties du fruit sont soudées entre elles. C’est le cas de l’ananas ou de la figue.
Les graines.
Pendant que l’ovaire se transforme en fruit, le ou les ovules qui y sont abrités, évoluent en graines.
Une graine se compose essentiellement d’une enveloppe, appelée tégument, d’une amande formée de l’embryon et de tissus de réserves formant l’albumen. La taille, la forme, la consistance des graines varient selon les espèces et selon les modes de dissémination. Le tégument peut être lisse, pourvu de crêtes comme dans le cas du pavot, ou de poils répartis sur toute son étendue. Ce tégument permet la protection et la dissémination des graines.
La partie essentielle de l’amande est l’embryon. Celui-ci comprend une radicule, que prolonge une tigelle portant les ou le cotylédon. L’embryon est souvent plongé dans un tissu de réserve, appelé albumen. Cet albumen constitue la partie comestible des graines, comme dans le cas des grains de haricots, des lentilles ou des pois.
L’albumen n’est pas toujours présent dans les graines. Ainsi, celles-ci se classent en 3 catégories :
-Les graines à périsperme : albumen peu développé avec un reste de l’ovule (le périsperme) qui sert de réserve.
– Les graines albuminées : disparition des restes d’ovule, cotylédons minces dans un albumen développé servant de réserve comme par exemple, les caryopses des céréales.
– Les graines exalbuminées : le reste de l’ovule a été digéré par l’albumen, qui sera digéré à son tour pour former l’embryon et les cotylédons renfermant les matières de réserves, comme chez le pois ou le haricot.
La multiplication végétative.
A la différence des animaux, les plantes peuvent se reproduire de façon asexuée : il s’agit de la multiplication végétative. Les plantes se clonent à partir de bourgeons, de racines, de tiges ou de feuilles. On distingue la bouture, un fragment qui s’enracine après séparation de la plante mère, de la marcotte qui s’enracine avant de se séparer de la plante mère. Parfois, comme dans le cas de la pomme de terre, les tubercules, organes souterrains gorgés de réserves, vont passer la saison d’hiver en dormance, pendant que la parie aérienne de la plante meurt. Lorsque les conditions deviennent plus favorables, une nouvelle plante pousse à partir du tubercule.
Le greffage est une multiplication végétative artificielle : le fragment d’un végétal, le greffon, est accolé à un autre végétal, appelé porte greffe. Lors de leurs croissances respectives, leurs vaisseaux vont peu à peu se souder. Il en résulte un individu provenant de deux individus différents. La greffe est pratiquée en particulier sur les arbres fruitiers. En Europe, la plupart des vignes sont greffées sur des portes greffes américains résistants au Phylloxera.
La photosynthèse.
La lumière est indispensable à la vie de vos plantes potagères. En effet, chez les végétaux, la photosynthèse est une réaction biochimique qui transforme l’eau et le gaz carbonique CO2 en sucres en utilisant l’énergie lumineuse. Les feuilles captent le gaz carbonique et rejettent de l’oxygène.
On distingue deux phases. La phase claire, pendant la journée, où de l’énergie chimique est produite par un ensemble de réactions entre la lumière, l’eau et le gaz carbonique. La phase sombre, pendant la nuit, utilise cette énergie chimique pour fabriquer des sucres. La plante produit l’ensemble des tissus qui la constitue.
Le sol et la nutrition des plantes.
Sous l’action du vent, du gel, du soleil et de la pluie, le sol se constitue par la dégradation des roches, qui se cassent pour former des éléments plus fins. Les animaux, végétaux et champignons enrichissent le sol. Ils apportent de la matière organique à travers la décomposition de leurs tissus morts et de leurs déchets par les insectes, vers de terre et micro-organismes. Ainsi se crée l’humus, qui est un résidu de matière organique réduit à l’état de petites particules, appelées colloïdes organiques.
Pour le végétal, le sol est un ancrage, un réservoir d’eau et de sels minéraux. La plante exploite le sol, tout en contribuant à sa formation.
Un sol comporte différentes couches appelées horizons. Le jardinier s’intéresse à l’horizon supérieur, couche épaisse de 20 à 30 centimètres, riche en humus, appelée également terre végétale ou terre arable.
Dans cette terre végétale, la dégradation des éléments organiques produit de nombreux éléments chimiques, nécessaires à la nutrition des plantes, comme l’azote, le phosphore, le potassium ou le magnésium. En tout, treize éléments chimiques sont essentiels aux végétaux. En cas de carence d’un ou plusieurs éléments, le métabolisme du végétal ralentit et diverses pathologies apparaissent car la photosynthèse est perturbée. En revanche, un excès de nutriments ne crée pas une croissance plus importante du végétal : il peut être toxique pour la plante et ralentir sa croissance.
Un sol se caractérise par sa capacité à retenir l’eau qui s’y infiltre et à restituer aux plantes l’eau qui s’y imprègne. On parle de potentiel hydrique. Si le potentiel hydrique d’un sol est inférieur à la capacité d’absorption d’eau des racines, le végétal se déshydrate. Par exemple, peu de plantes survivent dans le sable, dont le potentiel hydrique est très faible. En revanche, ajouter du sable à de la terre végétale, adapte le potentiel hydrique du sol aux racines du géranium, permettant à la plante de mieux se développer.
Les éléments chimiques sont absorbés par les racines des plantes ou entrainés en profondeur par la pluie. Peu à peu, le sol s’appauvrit s’il n’est pas approvisionné en éléments organiques. C’est le cas de la plupart des potagers traditionnels : les plantes sont cultivées en monoculture. Elles appauvrissent le sol en puisant les mêmes éléments chimiques. Les plantes sont récoltées et leurs racines arrachées : elles ne viendront pas fertiliser le sol. Un apport d’engrais régulier doit être effectué, les cultures sont alternées et la terre doit être régulièrement laissée au repos.
Dans la nature, les éléments nutritifs sont constamment renouvelés par la décomposition des plantes : rien ne se perd, tout se transforme. Les plantes meurent, insectes, vers de terre et micro-organismes s’en nourrissent et les décomposent en éléments nutritifs pour de nouvelles plantes.
Le micro potager reproduit artificiellement ces conditions naturelles. Les couches de végétaux et de cartons entassés en lasagnes imitent les couches d’un sous-bois. Insectes et micro-organismes vont coloniser les différentes couches pour les dégrader en humus. Lors de la culture, les plantes sont réparties : fleurs et potagères se mélangent : la monoculture est limitée.
En fin de saison, la plante est coupée, ses racines sont laissées en place, permettant ainsi de conserver la structure du sol et de l’aérer. A terme, la décomposition des racines produira de l’humus. Les parties non comestibles des plantes potagères, sont placées dans le composteur avec les déchets végétaux de la cuisine. Une fois mûr, le compost sera mélangé à la couche de culture. Le cycle naturel est reproduit, ce qui permet d’éviter les apports d’engrais chimiques et la rotation des cultures.
Tableaux des effets des principales carences du sol sur les feuilles.
Les plantes et leur environnement.
Les plantes ne peuvent pas se déplacer pour trouver des conditions plus favorables : elles vont adapter leur développement par rapport à ce qu’elles distinguent de leur environnement. Elles perçoivent principalement la température, la lumière, la gravité et le contact.
Les plantes distinguent l’ombre de la lumière, identifient la durée du jour et l’orientation de l’éclairement. Les phytochromes, photorécepteurs présents dans leurs tissus, leur permettent de percevoir l’intensité lumineuse. Ainsi, l’ombre crée par une plante voisine est détectée : la plante va adapter sa croissance pour éviter l’ombre et accéder à plus de lumière. On parle alors de phototropisme positif : les tiges et les feuilles s’orientent et croissent en direction de la lumière. Le phototropisme seul n’explique pas l’orientation de la croissance d’une plante vers le ciel. Sa perception de la gravité terrestre oriente la pousse des tiges et feuilles. En effet, si vous placez un plant de tomates la tige tournée vers le sol, le plant réorientera sa croissance vers le ciel.
Les végétaux possèdent une horloge interne synchronisée sur l’alternance jour/nuit. La perception de la durée du jour (photopériode) joue sur la croissance des tiges, fleurs et fruits. En effet, les végétaux adaptent leur rythme de développement à la durée d’ensoleillement, ce qui leur permet de se reproduire avant l’arrivée de saisons plus défavorables. Les photopériodes conditionnent, avec les températures, le développement ou la dormance des végétaux. Les plantes ne régulent pas leur température interne : elles subissent le climat de leur environnement. La réaction des plantes au froid et à la chaleur est complexe. Dans certains cas, le froid va favoriser la floraison du printemps : on appelle ce phénomène la vernalisation. C’est le cas des tulipes : le froid hivernal va permettre de lever la dormance des bourgeons. Dans d’autres cas, le froid automnal induit la dormance des bourgeons : les feuilles tombent et ne croissent plus.
Les plantes perçoivent le contact par l’intermédiaire de changements de tension sur leur paroi. Ainsi, la tige d’un haricot rame va s’enrouler autour d’un tuteur dont elle aura perçu la présence.
Les végétaux perçoivent également les agressions d’insectes ou d’herbivores et mettent en place des mécanismes de protection. Les feuilles en forme d’épines en sont les plus visibles. Certaines plantes, comme Cecropia obtusa, s’associent avec les fourmis Azteca. L’arbuste produit du nectar dont se nourrissent les fourmis, qui en échange, défendent la plante contre les autres insectes et animaux.
Les plantes peuvent mettre en œuvre des réactions chimiques de défense complexes. Par exemple, pendant une attaque d’antilopes, certains acacias d’Afrique concentrent des tanins dans leurs feuilles, les rendant toxiques et amères. Cette réaction va repousser le prédateur. Ces acacias émettent également de l’éthylène, qui, porté par le vent, va induire, chez d’autres acacias la production de tanins toxiques, même s’ils n’ont pas été attaqués par les antilopes. La toxicité d’une plante est un mécanisme de défense chimique visant à assurer sa survie. Soyez prudent avec les plantes sauvages : certaines, comme la Ciguë sont mortelles, d’autres peuvent causer des troubles digestifs très graves. Chris McCandless, dont l’histoire est romancée dans le film Into the Wild, aurait confondu Hedysarum mackenzei avec Hedysarum alpinum et se serait empoisonné.
L’environnement met souvent les plantes sous stress. Le stress se définit comme une déviation significative des conditions optimales pour la vie. Prenez soin de l’environnement de vos plantes : une carence, un excès une taille trop importante peuvent stresser vos plantes et compromettre vos récoltes.
Les plantes, les insectes & les animaux.
La reproduction de la plupart des plantes à fleurs nécessite l’intervention d’insectes. Ces derniers vont être attirés par l’aspect, la couleur et l’odeur des fleurs : le nombre des pétales, leurs coloris dominants ou les effluves qu’elles dégagent sont autant d’informations visuelles et chimiques qui vont orienter l’insecte vers une fleur plutôt qu’une autre. Les fleurs offrent de la nourriture aux insectes : du nectar, concentré en sucres et acides aminés, du pollen, riche en protéines et des huiles chez certaines plantes tropicales. La structure anatomique des fleurs permet d’optimiser le contact entre les anthères (organe mâle), le stigmate (organe femelle) et le corps de l’insecte : chez certaines fleurs comme la sauge, il existe des mécanismes à bascule qui vont permettre aux étamines de déposer du pollen directement sur le dos de l’insecte. Un fois fécondée, l’aspect de la fleur se modifie et n’attire plus les insectes.
Cette fleur va devenir un fruit : la perpétuation de l’espèce n’est pas encore assurée car les graines vont devoir s’éloigner pour s’implanter et donner de nouveaux sujets. La dissémination des graines s’effectue, souvent de manière passive, via le vent ou l’eau de pluie. Mais l’évolution les plantes à fleur leur a permis d’élaborer des stratégies pour une dissémination active. Certaines graines développent un tégument qui permet une accroche aux pelages des animaux, pour être transportées dans un nouvel environnement. Les fruits, par leurs couleurs, formes ou odeurs, émettent des signaux attractifs pour les animaux. Ces derniers rejettent dans leurs fèces les graines qui vont pouvoir germer et produire une nouvelle plante. Pour le végétal, il existe un compromis entre la production suffisante de chair pour récompenser l’animal disséminateur et la protection efficace de la graine.
La facilitation et la compétition entre les plantes.
Certaines plantes ne tolèrent pas la présence d’autres plantes ou certaines espèces en étouffent une autre. Les plantes entrent tout simplement en compétition entre elles et certaines détournent à leur profit les ressources du milieu : l’eau, les nutriments, l’espace, la lumière ou dans certains cas les insectes. Certaines plantes, comme l’épervière, produisent dans leurs racines des substances qui inhibent la germination et la croissance des plantes voisines. L’entrée en compétition des plantes dépend également de la quantité de ressources et du nombre d’individus.
Au potager, certaines plantes ne doivent pas être associées car elles rentrent en compétition au détriment de vos récoltes. N’associez par les tomates avec le maïs : ce dernier captera toute l’eau au détriment de votre plant de tomates. A l’inverse, les plantes peuvent cohabiter durablement et certains végétaux peuvent bénéficier à d’autres. Ce phénomène est appelé facilitation. Par exemple, les œillets d’inde plantés au pieds de vos plants de tomate repoussent les nématodes, vers ronds ravageurs des racines.
Les maladies des plantes.
En plus des attaques d’herbivores, les plantes subissent les assauts de plantes parasites et d’éléments pathogènes.
De nombreux micro-organismes peuvent affecter les racines où les tiges et feuilles. Leur action peut être nécrotrophe : la plante est tuée très rapidement et le micro-organisme se nourrit des tissus morts, ou biotrophe : le micro-organisme ne tue pas la plante mais se nourrit de ses tissus vivants. Les plantes peuvent être affectées par une quarantaine de virus et sont infectées par une blessure ou par des insectes piqueurs. Le virus va se propager de cellule en cellule, induisant des retards de croissance, des nécroses locales en anneaux sur les tiges, un enroulement des feuilles et une altération de la photosynthèse. Les plantes sont affectées également par des bactéries qui se logent dans les vaisseaux transportant la sève ou entre les parois des cellules.
Elles provoquent des jaunissements et des brunissements, comme dans le cas des feux bactériens, causent des tâches sur les feuilles et les fleurs généralement sous forme de gales. La bactérie Agrobactérium provoque des tumeurs : le métabolisme de la plante est détourné au profit de la production des composés azotés qui vont alimenter les bactéries. Les champignons sont les plus importants pathogènes des plantes. Ils pénètrent les blessures des tissus ou par les pores des feuilles. Ils provoquent des taches sur les feuilles qui se dessèchent et tombent dans le cas du mildiou, des pourritures sur les fruits ou des castrations et changement de sexe des fleurs. Si le végétal ne détecte pas l’agent pathogène, le micro-organisme devient virulent et les symptômes de la maladie apparaissent. Dans le cas où le végétal détecte l’organisme pathogène, il s’en défend : on dit alors que le végétal est résistant. Les cellules végétales gardent une mémoire des infections pour quelques semaines ou quelques mois, parfois, la résistance se transmet à la descendance.




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